Dans les années 1970, Paulo Freire, éducateur brésilien, développe des actions d’alphabétisation auprès des populations pauvres et marginalisées. Ces personnes ont montré qu’en dépit de leur situation de pauvreté, elles étaient capables, à partir du moment où on leur en donnait les moyens, de comprendre leur situation de pauvreté et de l’analyser d’un œil critique, afin d’agir collectivement pour améliorer leurs conditions de vie. Les travaux de Freire ont largement contribuéà alimenter le mouvement en faveur de la participation des personnes en situation de pauvreté. Ce processus s’est peu à peu développé.
Pour le secteur de l’hébergement, la loi 2002/02 a posé le principe de la participation dans les établissements sociaux et médico-sociaux en précisant les modalités de mise en œuvre.
Plus d’une décennie plus tard, les Etats généraux du travail social, prévus dès 2013, par le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté, devaient permettre une refondation du travail social pour mettre en adéquation réponse publique et besoins des personnes destinataires du travail social. Ils avaient pour ambition de « donner aux politiques sociales les professionnels dont elles ont besoin ».Les rapports des groupes « formation initiale et formation continue » et « développement social et travail social collectif » contenaient des propositions qui restent aujourd’hui d’actualité, notamment :
Du côté du sanitaire, à partir des années 1990, un grand mouvement de revendications des usagers pour une prise en compte de leur savoir a rencontré un écho institutionnel qui s’est traduit par la création de lois actant le principe de leur participation au sein de la santé publique. Ce mouvement a abouti à la création de la notion de « démocratie sanitaire ». La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé a permis d’inscrire dans les codes la nécessité de la participation des usagers et de développer des approches de type « santé communautaire ». L’enjeu en est d’agir non plus au seul stade terminal des soins, mais très en amont sur tous les déterminants de la santé (environnementaux, économiques, politiques, sociaux, culturels), pour limiter au maximum le recours à des soins de plus en plus coûteux, de la manière la plus adaptée aux besoins de chacun.e
Aujourd’hui encore, la massification, la diversité des personnes qui sont confrontées à la pauvreté, la complexité de ces situations, l’interaction entre le social, la santé, l’économique, le rôle que doit jouer à leur égard l’accompagnement impliquent de repenser ou de compléter le contenu et l’organisation de formations à destination des professionnel.elle.s du sanitaire, du social et du médicosocial. Il s’agit notamment de les amener à développer une posture professionnelle qui implique résolument de faire avec les personnes et non pas pour ou à leur place. Il convient en effet de développer un accompagnement qui prenne appui sur les potentialités des personnes ou des groupes et sur celles des territoires.
Les multiples injonctions auxquelles sont soumises les professionnel.elle.s ne facilitent pas une remise à plat des pratiques. On assiste en effet à la démultiplication des injonctions prônant une plus grande prise en compte de la parole de la personne principalement concernée, tout en réduisant les moyens dévolus à l’accompagnement et en développant les critères d’évolution et critères de suivi.
Ces paradoxes touchent non seulement les professionnel.elle.s de terrain mais aussi les responsables associatifs ou autres cadres en situation d’encadrement. Ces derniers doivent en effet amener leurs équipes à déployer des méthodes d’accompagnement plus participatives dans des structures fonctionnant bien souvent elles-mêmes de manière verticale et hypra cloisonnée ! C’est ainsi la question de la cohérence globale qu’il pourrait ici s’agir de questionner.
Ainsi, la délégation Paritaire Régionale d’UNIFAF PACA Corse a décidé d’accompagner les professionnel.elle.s du secteur en mettant en place une formation autour du Pouvoir d’agir.
Premier jour :
Deuxième jour :
Troisième jour :
Quatrième jour :