Adopter une « juste distance professionnelle » dans la relation d’aide auprès des personnes en situation de grande précarité constitue une compétence indispensable pour les professionnels au soutien de ces personnes.
En effet, la relation d’aide peut induire un lien émotionnel fort entre l’accompagnant et l’accompagné suscité par la fréquence des rencontres et par la relation de proximité qui se tisse au fur et à mesure. Au vu de ce constat, on parle alors de plus en plus d’adopter la « juste proximité » plutôt que la « juste distance ». Mais, si cet engagement est moteur, il risque parfois de brouiller la posture du professionnel en appuyant sur ses propres vulnérabilités.
De plus, la complexité des parcours des personnes à accompagner constitue une seconde difficulté. En effet, les personnes en grande précarité sont exposées simultanément à différentes problématiques : santé mentale, logement, insertion professionnelle… Un professionnel ne peut donc pas prétendre répondre seul aux besoins d’accompagnement. C’est pourquoi dans un premier temps, il lui faudra accepter ne pas avoir toutes les réponses aux besoins. Puis, dans un second temps, il doit être en capacité de réorienter la personne accompagnée vers les structures appropriées.
Capacité d’adaptation, gestion des émotions, relais, coordination, … L’adoption d’une juste posture est donc liée à plusieurs dimensions du travail du professionnel. Ainsi, s’il semble complexe de tendre vers un accompagnement se prétendant « neutre », il est nécessaire que les travailleurs exerçant dans le champ de la grande précarité soient conscients de leurs limites et de la nécessité de trouver la « juste proximité » dans les accompagnements qu’ils proposent. La difficulté reste donc pour eux de construire ce juste équilibre entre leur engagement professionnel et l’adoption d’un recul nécessaire pour envisager la complexité des situations et apporter les réponses adéquates.
Priorité aux adhérents ayant participé aux réunions Focus groupes